Rentrée universitaire : Décryptage des Tendances de la Colocation Étudiante
Alors que l’année académique approche à grands pas, une préoccupation grandissante émerge au sein de la communauté étudiante : trouver un logement pour la rentrée universitaire.
Si certains sont chanceux de se loger chez leurs parents tout le long de leur parcours académique, d’autres sont contraints de quitter le cocon familial, pour se rapprocher de leurs universités.
Dans cette quête d’un chez-soi temporaire, des questions cruciales se posent : quel budget faut-il prévoir pour une colocation ? Comment cela influence-t-il les prix du marché immobilier, et pourquoi les étudiants optent-ils de plus en plus pour la location plutôt que les foyers universitaires ?
Anis Gharbi, Directeur de Mubawab Tunisie, nous apporte un éclairage à ces questions pressantes, dans une interview exclusive.
Selon votre expertise, quelles sont les principales raisons pour lesquelles les étudiants préfèrent louer un logement en dehors du campus plutôt que de résider dans les résidences universitaires, et comment cela affecte-t-il la demande ?
Au cours des dernières décennies, la capacité d’accueil des résidences universitaires est devenue insuffisante pour répondre à la demande croissante de logements étudiants.
Malgré les efforts déployés par l’Office des Œuvres Universitaires, qui met à disposition environ 29 400 lits répartis entre 27 500 lits dans des foyers publics et 1439 dans des résidences universitaires privées dans différentes régions du pays, le nombre d’étudiants dépasse largement cette capacité, atteignant 76 659 chaque année.
De plus, les critères d’éligibilité sont devenus plus stricts, ce qui limite encore davantage l’accès aux résidences universitaires. En conséquence, de nombreux étudiants préfèrent opter pour la colocation, malgré les coûts plus élevés associés à cette option, en raison de contraintes budgétaires.
Sans oublier que certaines réglementations restrictives limitent l’accès aux résidences étudiantes, en particulier pour les étudiants en troisième année ou en réorientation.
À l’exception des étudiants en médecine, en pharmacie et des doctorants, la plupart des étudiants n’ont pas le droit de séjourner dans les résidences étudiantes pendant plus de trois ans. En privilégiant la colocation, certains étudiants recherchent une plus grande intimité et des commodités supplémentaires, ce qui favorise la demande de chambres individuelles. C’est le cas aussi de nombreux étudiants étrangers, qui choisissent de louer un appartement à proximité des commodités et de vivre en communauté.
Quelles sont les tendances de l’immobilier étudiant en Tunisie, notamment les prix ?
La variation des prix des logements étudiants est influencée par plusieurs facteurs, notamment la proximité des établissements d’enseignement, les options de transport et les commodités disponibles. Cependant, il est important de noter que les logements de type S+2 et S+3 sont les plus recherchés par les étudiants en raison de leur potentiel de colocation, ce qui réduit les coûts individuels.
Dans les zones telles que le Bardo, la Manouba, Lafayette, cité Olympique, Borj Louzir, et Cité El Wafa AFH (Hammamet), Bizerte, Béja et Siliana, la demande de logements de ce type est particulièrement élevée.
La période influence-t- elle cette variation des prix ?
La demande sur ce type de location atteint son apogée au cours des deux mois précédant la rentrée universitaire, lorsque les étudiants finalisent leurs inscriptions et commencent leur recherche de logement. Cette augmentation temporaire de la demande entraîne une légère hausse des tarifs locatifs par rapport aux fourchettes de prix habituelles.